En 1964 à Paris, l’écrivain américain James Lord accepte enfin de poser pour l’artiste suisse Alberto Giacometti. Ce qui devait, au départ, ne durer que quelques heures, se prolongera sur une quinzaine de jours…
Réalisé par Stanley Stucci (acteur qu’on a pu voir entre autres dans les Hunger Games), Final Portrait est adapté du roman écrit par James Lord dans lequel il revient sur les séances qu’il a partagées avec Giacometti lorsque celui-ci peignait son portrait. Si le film ne révolutionnera pas le cinéma, il a au moins le mérite de proposer une réflexion sur le métier d’artiste, notamment sur le rapport qu’il peut entretenir avec ses œuvres ainsi que sur son inspiration et sa motivation. Giacometti étant déjà âgé de 63 ans au moment des faits, le film aborde aussi les questions liées à la finalité, que ce soit celle de ses peintures ou même celle de sa vie.
Comme le modèle pose toujours dans la même position tout au long du film, on n’échappe pas à une certaine forme de répétition. La mise en scène aurait mérité davantage de diversité : on passe beaucoup de temps dans l’atelier, très bien décoré d’ailleurs, et les plans sont souvent les mêmes. Le rythme en pâlit quelque peu, même si, c’est vrai, cela permet de nous rapprocher du ressenti du modèle, obligé de passer des longues heures assis dans sa chaise, sans bouger.
La force du film se trouve par contre dans son impeccable casting, Geoffrey Rush en tête. En plus de la ressemblance physique frappante avec Giacometti, l’acteur australien (le capitaine Barbossa dans Pirates des Caraïbes) joue à merveille l’artiste un peu aigri, ronchon et doté d’une forte personnalité. Si ses réactions semblent parfois démesurées (il jure énormément par exemple !), elles sont atténuées par le calme du modèle et pouvait-on rêver d’un meilleur sujet qu’Armie Hammer ? Probablement pas. Son personnage aurait toutefois gagné en profondeur s’il avait été plus développé. Enfin, Sylvie Testud, Clémence Poésie et Tony Shalhoub complètent cette très bonne distribution.
Petit film sympathique, Final Portrait est à réserver principalement aux férus d’art et aux curieux qui veulent en apprendre davantage sur ce très grand artiste suisse.
+ : très bon casting
– : rythme inégal et de nombreuses répétitions
LA scène : la fin du portrait
- Note : 3 / 5