I, Tonya

Si, comme moi, Tonya Harding ne vous dit rien, sachez qu’il s’agit d’une patineuse américaine célèbre à la fin des années 80-début des années 90. Son style n’ayant pas toujours eu la faveur des juges, elle a néanmoins marqué le patinage artistique en devenant la première américaine à réussir un triple axel. Mais Tonya Harding est surtout connue pour ses déboires suite à l’affaire Nancy Kerrigan dont elle était accusée d’être l’une des instigatrices : Kerrigan, également patineuse américaine, a été attaquée et blessée au genou pendant une session d’entraînement en 1994 juste avant les Jeux Olympiques. I, Tonya revient sur cet incident et sur les débuts de la carrière d’Harding.

La construction du film est intéressante car elle est entrecoupée de moments d’interview face caméra qui permettent aux personnages de donner leurs versions sur certains éléments. On voit par exemple que les points de vue divergent entre Tonya et Jeff, son mari, notamment à propos de l’affaire Kerrigan. C’est d’ailleurs après avoir regardé un documentaire sur Tonya Harding que le scénariste Steven Rogers a eu l’idée d’aller interviewer les vrais protagonistes du film : Tonya et Jeff ne se souviennent pas des événements de la même manière et c’est pour cette raison que Rogers était motivé à proposer une narration de la sorte.

Mais paradoxalement, ce montage dynamique ne parvient pas à empêcher quelques longueurs. Les scènes se répètent souvent et les dialogues s’essoufflent par moment. Il faut dire aussi que les personnages ne font pas partie des plus attachants qu’on ait pu voir ! Cyniques ou parfois vulgaires, ils ont au moins le mérite d’être tous impeccablement interprétés. Margot Robbie, qui produit aussi le film, donne de l’énergie à ce personnage (elle est nommée aux Oscars) et subit les coups infligés par son mari incarné par un Sebastian Stan moustachu et violent (j’ai rarement vu une relation aussi malsaine). Mention spéciale à Allison Janney qui joue la mère de Tonya : look improbable et répliques magiques, elle risque bien de remporter l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle. Et n’oublions pas le personnage du garde du corps (Paul Walter Hauser) qui mérite un spin-off à lui tout seul.

Finalement, rien de bien sensationnel à relever dans la mise en scène. Les scènes de patinages sont visuellement plus ambitieuses qu’à la télévision parce que la caméra peut se rapprocher de l’athlète. Mais les effets spéciaux pour incruster la tête de Margot Robbie sur les figures les plus complexes ne sont pas toujours très discrets.

Bref, malgré ses quelques longueurs et ses répétitions, I, Tonya bénéficie d’un casting d’enfer et d’une narration audacieuse qui nous font passer un agréable moment.

 

+ : les acteurs

 : un peu long et répétitif

LA scène : l’interview du garde du corps

  • Note : 3,75 / 5

 

 

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