On The Basis Of Sex

Premier film de 2019 et première bonne surprise ! Moins connue de ce côté de l’Atlantique, Ruth Bader Ginsburg est pourtant une personnalité extrêmement importante aux États-Unis. Faisant partie des neuf juges de la Cour Suprême depuis 1993, elle a énormément lutté pour l’égalité des sexes. On The Basis of Sex, réalisé par Mimi Leder, revient justement sur les prémices de son combat entre les années 50-70.

Biopic traditionnel dans sa forme, On The Basis of Sex n’en reste pas moins captivant et fait partie de ces films nécessaires qui nous rappellent à quel point les femmes ont dû lutter (et luttent encore) pour obtenir les mêmes droits que les hommes. Pas facile pour cette étudiante en droit, puis avocate, d’évoluer dans un monde masculin qui peine à l’accepter. Et pourtant, Ruth Ginsburg n’hésitera pas à monter une plaidoirie, avec l’aide de son mari, aussi avocat, pour prouver que des nombreuses lois sont basées sur la discrimination de genre.

Forcément, avec une thématique de la sorte, il faut s’attendre à se retrouver face à un film très bavard qui utilise parfois un jargon juridique qui a tendance à nous perdre, mais peu importe. On reste fasciné devant le courage de cette femme qui doit subir les discours affligeants de certains hommes (et dire que cela s’est passé il y a seulement cinquante ans), et devant sa volonté de vouloir changer les choses. On s’intéresse également à son contexte familial qui permet d’humaniser le personnage. Si la relation avec son mari qui la soutient parait un peu édulcorée, celle avec sa fille adolescente, beaucoup plus tendue, est nettement plus intéressante.

Même avec un sujet aussi passionnant, la réalisation du film et sa mise en scène restent trop classiques pour se démarquer des autres biopics. On imagine assez bien où le film va nous emmener et sa durée qui frôle les deux heures n’empêche pas quelques baisses de régime de pointer leurs bouts du nez. Mais ces quelques faiblesses sont rapidement pardonnées grâce à la très belle interprétation de Felicity Jones, dont la détermination et l’énergie parviennent à redonner du rythme quand il le faut. D’une grande justesse, l’actrice britannique porte véritablement le film sur ses épaules. Plus en retenue, Armie Hammer livre aussi une jolie prestation en incarnant le mari de Ruth.

Sans être un biopic révolutionnaire, On the Basis of Sex mérite le détour pour le portrait de cette femme passionnée et révoltée qui n’a pas cessé de se battre pour ses convictions.

 

+ : le sujet et Felicity Jones

 : la réalisation classique

LA scène : la plaidoirie au tribunal

  • Note : 3,75 / 5

 

La bande-annonce :

 

 

13 commentaires

  1. J’espère pouvoir trouver le temps d’aller le voir ce week-end, je l’attendais avec beaucoup d’impatience et curiosité !

    Et rien à voir (mais un peu quand même) : quels sont les meilleurs biopics selon toi ? (j’ai pas encore eu le temps de faire le tour du blog, donc désolée si jamais ça a été mentionné ailleurs). J’aimerais lire plus de non-fiction et regarder plus de biopics en 2019 – j’en ai déjà vu un grand nombre, mais je suis certaine d’en avoir raté encore plus donc je prends toutes les suggestions ^^

    Aimé par 1 personne

    1. Je trouve qu’il y a deux sortes de biopics : les premiers sont ceux qui mettent en lumière une histoire peu connue avec un sujet intéressant – comme c’est le cas pour On The Basis of Sex. Sans être révolutionnaire dans la forme, ils m’ont au moins permis d’en apprendre davantage sur une personnalité ou un moment de l’histoire. Donc parmi ceux-là, je peux te citer The Imitation Game, The Theory of Everything, Unbroken, Hidden Figures, Darkest Hour, Stronger, I Tonya ou encore prochainement Colette. Mais c’est surtout parce que l’histoire m’a intéressée, chacun de ces films contient des défauts.
      En revanche, j’aime beaucoup quand les biopics essaient de changer un peu la donne avec une mise en scène plus palpitante ou un scénario plus pointu. Et un de mes préférés de ces dernières années est le Steve Jobs de Danny Boyle, qui a un côté très théâtral et un incroyable scénario signé Aaron Sorkin. Dans un autre style, j’ai beaucoup aimé The Lost City of Z avec Charlie Hunnam qui propose une aventure intimiste.
      J’en oublie sûrement pleins, mais voilà déjà quelques idées haha

      J’aime

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