Si Clint Eastwood a été plutôt prolifique en matière de réalisations ces dernières années en nous livrant du très bon (Sully) comme des ratages (The 15 :17 To Paris), The Mule marque son retour derrière et devant la caméra depuis Gran Torino en 2008. L’acteur-réalisateur américain s’inspire ici d’un fait divers racontant comment un vieil homme a transporté de la drogue pour des cartels.
Malgré les avis dithyrambiques d’une grande majorité de critiques, je dois avouer que ce film ne m’a pas vraiment convaincue. Bien sûr, si on l’envisage dans la perspective d’un film testament de Clint Eastwood, qui serait synonyme de sa dernière apparition devant la caméra, le long-métrage prend un autre sens. Mais au-delà de cet aspect, si on considère le film uniquement en tant que tel, le résultat est loin d’être transcendant.
Et pourtant, le point de départ est plutôt prometteur : Earl Stone, un nonagénaire passionné d’horticulture, se retrouve endetté jusqu’au cou. Brouillé avec sa famille, il accepte un job de chauffeur pour un cartel dans l’espoir de rembourser ses dettes. Très rapidement, il devient la mule officielle du cartel et transporte des quantités de drogues de plus en plus importantes…
Mais une fois que l’intrigue s’est installée, elle ne décolle plus vraiment et se contente d’enchaîner les scènes de livraisons en ne créant que très peu de tension (à part une-deux scènes de contrôle de police où Earl échappe de justesse). Résultat : le film devient répétitif et se perd dans la temporalité, en plus de devoir se contenter d’un rythme extrêmement lent. L’histoire parallèle des policiers chargés de lutter contre les trafics de drogue, emmenés notamment par Bradley Cooper, ne bénéficie pas non plus d’un traitement alléchant et ne fait que tourner en rond.
La vraie bonne idée du film se trouve dans le décalage générationnel entre cet homme âgé et les jeunes du cartel qui nous offre quelques scènes sympathiques. Elles sont déjà plus intéressantes que celles avec sa famille (mon dieu que ces personnages sont pénibles) qui ont tendance à basculer vers la facilité, notamment en fin de long-métrage. Au moins, Clint Eastwood nous prouve qu’il sait encore mettre en scène un film, sans toutefois rendre sa réalisation transcendante. On sent en revanche qu’il devient fatigué devant la caméra, même si ce rôle de vieux ronchon lui va plutôt bien.
Je suis peut-être passée à côté de The Mule et je comprends ceux qui lui trouvent de nombreuses qualités. Mais personnellement, la séance fut extrêmement décevante.
+ : le décalage entre ce vieil homme et ces jeunes dealers
– : l’histoire qui tourne en rond
LA scène : le deuxième contrôle de police
- Note : 2 / 5
La bande-annonce :
Voilà un avis qui tranche, et c’est une bonne chose. Même si de toute evidence je ne le partage pas. 😉
Je suis tout à fait d’accord pour dire que la chasse au trafiquant n’est pas des plus palpitantes car elle n’est de toute évidence qu’un prétexte. The Mule est un film sur la famille, sur l’Amérique qui change de visage tandis que le vieil homme se voit poussé au bord du chemin. Il y a un côté réac qui devrait énerver et pourtant j’adhère. C’est fou comme le cinéma peut rendre paradoxal. 😉
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Je comprends tout à fait ton ressenti, et tant mieux si le message que Clint Eastwood a voulu faire passer est bien reçu par des spectateurs. En tout cas, il n’est pas arrivé jusqu’à moi 😅
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Ton avis est sincère et intéressant et c’est vrai que dans ce concert de louanges que j’entends ici et là sur ce film, j’aime bien l’idée d’une voix discordante 🙂
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Haha oui il faut des avis contraires, sinon tout serait trop ennuyant 😉
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c’est clair 😉
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