Nommé pour l’Oscar du meilleur film, Jojo Rabbit est sans doute le long-métrage le plus original de la sélection. Adapté du roman Caging Skies de Christine Leunens, le film raconte l’histoire de Jojo, un Allemand de dix ans engagé dans les jeunesses hitlériennes en pleine Seconde Guerre mondiale. Malmené par certains de ses camarades, Jojo peut compter sur son ami imaginaire, une version édulcorée d’Hitler, pour lui remonter le moral. Mais un jour, le garçon découvre que sa mère cache une jeune fille juive dans leur maison, ce qui va bien évidemment à l’encontre de l’idéologie nazie qu’il idolâtre…
Le nom de Taika Waititi (Thor: Ragnarok) à l’écriture et derrière la caméra laissait présager un film loufoque et le résultat est à la hauteur des attentes. En adoptant un ton décalé avant de basculer dans l’émotion, le réalisateur néo-zélandais est parvenu à raconter un étonnant coming-of-age alliant parfaitement tendresse et comédie, tout en critiquant abondamment la bêtise de la guerre. On rit et on pleure devant l’histoire de ce garçon qui doit grandir dans ce contexte si particulier, où l’innocence se retrouve confrontée à des situations périlleuses. Cela se ressent aussi dans les images du film, saturées et colorées, qui contrastent avec l’horreur du sujet. Si j’ai personnellement tout de suite adhéré à l’humour et à ce mélange d’atmosphères, il est possible que certaines personnes soient déstabilisées par la thématique et le ton adopté par Taika Waititi.
En revanche, il est fort probable que tout le monde s’accordera sur les bonnes performances des comédiens, en particulier celle de Roman Griffin Davis qui incarne Jojo avec une candeur et une justesse incroyable. Véritable révélation du film, l’acteur britannique excelle dans le registre comique et dans l’émotion, rendant son personnage attachant dès les premières secondes. Nommée aux Oscars pour sa prestation, Scarlett Johansson interprète la mère de Jojo avec beaucoup de douceur, tout comme la jeune Thomasin McKenzie, qui joue la fille juive. Sam Rockwell est irréprochable dans le rôle d’un commandant allemand un peu à côté de ses pompes, et Taiki Waititi est parfait en Hitler enfantin. Pour finir, il faut souligner l’excellente prestation du jeune Archie Yates, extraordinaire dans la peau de Yorki, le meilleur ami de Jojo, dont les répliques sont déjà cultes.
Surprenant, frais et touchant, Jojo Rabbit fait du bien et mérite amplement sa place parmi les grands films de cette année.
+ : le casting et Roman Griffin Davis en tête
– : le mélange d’ambiances peut déstabiliser
LA scène : toutes celles avec Yorki
- Note : 4,25 / 5
La bande-annonce :
Il a l’air déroutant ce film mais ce que tu en dis dans ta jolie chronique donne envie. 🙂
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Déroutant c’est le bon mot !
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J’ai adoré ce film.
Malgré le sujet grave, j’ai beaucoup rigolé pendant la séance.
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Oui et justement, l’équilibre entre drame et comédie est bien maîtrisé.
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