Réalisé par Ben Wheatley, Rebecca est l’adaptation du roman éponyme de Daphné du Maurier, qui avait déjà eu le droit à un long-métrage mis en scène par Alfred Hitchcock en 1940 (que je n’ai pas vu). Cette version de 2020, diffusée sur Netflix, raconte la même histoire : celle d’une jeune femme un peu naïve (qui n’est jamais nommée) qui épouse un riche héritier anglais, Maxim de Winter. Alors que les jeunes mariés retournent dans le gigantesque manoir familial, l’héroïne se rend compte que la première épouse de Maxim, Rebecca, tragiquement décédée, semble encore hanter les esprits.
S’il y a une chose plutôt réussie dans le film, c’est effectivement tout le mystère autour du personnage de Rebecca et l’emprise qu’elle continue d’avoir sur son mari et les domestiques. L’ambiance gothique qui en découle fonctionne assez bien, notamment grâce à la place que prend le manoir, décor idéal pour une histoire de la sorte. Il faudra attendre une heure et demie pour comprendre le pourquoi du comment, et permettre au film de s’engager dans une autre direction.
Malgré tout, l’ensemble reste un peu trop plat pour convaincre totalement. Pourtant adepte de l’actrice, j’avoue que la performance de Lily James ne fait guère partie de ses meilleures, notamment à cause de la dégaine qu’elle donne à son personnage. Il faut dire que la femme qu’elle incarne, remplie d’innocence et de naïveté, n’évolue pas beaucoup sur la totalité du film. Face à elle, Armie Hammer interprète un mari torturé qui s’exprime peu (j’ai trouvé le jeu de Sam Riley, qui joue le cousin/amant de Rebecca, plus intéressant). Le couple, pourtant attendrissant, se fait clairement voler la vedette par Kristin Scott Thomas, qui donne vie à la glaçante Mrs. Danvers, la gouvernante du manoir qui manipule l’héroïne à la perfection.
En s’aventurant dans autant de genres, il y avait des risques que le film s’éparpille un peu et c’est vrai qu’à la fin de la séance, on reste un peu sur notre faim. L’aspect romantique perd son intérêt au moment où l’on franchit les portes du manoir. Comme expliqué plus haut, l’intrigue autour de Rebecca et l’atmosphère mystérieuse fonctionnent assez bien, mais s’essouffle tout de même au bout d’un moment. Il manque donc quelque chose au film pour nous satisfaire entièrement. Est-ce un problème d’écriture ? De mise en scène ? De gestion des personnages ? De casting ? Difficile à dire, mais quoi qu’il en soit, cette adaptation de Rebecca ne parviendra sans doute pas à surpasser celle d’Hitchcock, qui avait remporté l’Oscar du meilleur film en 1940.
+ : l’ambiance gothique et Kristin Scott Thomas
– : la platitude générale (et la dégaine de Lily James)
LA scène : la révélation du pourquoi du comment
- Note : 2,5 / 5
La bande-annonce :
Trop plat, oui… et contrairement à toi, j’ai trouvé que l’ambiance mystérieuse n’était vraiment pas assez présente, la part belle étant faite à la romance (qui n’est même pas aboutie non plus). Bref, déçue également !
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