
S’il y a bien un film qui risque de diviser les spectateurs, c’est The Green Knight. Ecrit, produit et réalisé par le cinéaste américain David Lowery, le long-métrage s’inspire du récit médiéval anonyme de Gauvain et le Chevalier Vert. Alors que le roi Arthur est en fin de vie, son neveu Gauvain accepte le défi d’un étrange chevalier qu’il parvient à battre aisément. Mais Gauvain devra toutefois retrouver son adversaire un an après et en accepter les terribles conséquences. Un long et dangereux périple débute alors et l’apprenti chevalier ne ressortira pas indemne.
Sur le papier, le récit aurait pu se transformer en une aventure médiévale à sensations fortes et en un long-métrage épique, mais c’était sans compter sur la vision intimiste de son réalisateur qui propose plutôt un voyage introspectif jonché de métaphores plus ou moins subtiles. Autant le dire tout de suite, The Green Knight est particulier et un peu perché. Le périple de Gauvain s’éternise, tandis que l’issue semble inévitable. Les épreuves auxquelles il sera confronté manquent de clarté. Personnellement, les métaphores et autres effets narratifs ne me dérangent pas s’ils présentent tout de même une once de logique. Mais j’ai beau retourner certaines scènes dans tous les sens, je n’arrive pas à en percevoir le but. Peut-être qu’il me manque des clés de lecture ou tout simplement que la confusion est recherchée par le réalisateur.
Quoi qu’il en soit, on peine à rester attentif durant la (longue) durée du film. Je ne pense toutefois pas que tout soit à jeter dans cette production. Il y a d’abord Dev Patel, impeccable du début à la fin, et qui livre une de ses meilleures performances. On aurait même apprécié que son personnage soit plus loquace pour encore plus savourer le jeu de l’acteur britannique. Les autres rôles ne bénéficient toutefois pas d’une écriture assez forte pour marquer les esprits (même Alicia Vikander, que j’adore, est un peu effacée) mais ils livrent des interprétations correctes.
Quant à l’aspect visuel, qui prend une place prépondérante, il part également dans tous les sens : parfois sublime, quelques fois très brouillonne, l’image est très stylisée et contribue à renforcer l’atmosphère mystique du long-métrage. Mais encore une fois, l’abondance d’effets fatigue et l’aspect contemplatif prend trop de place.
J’aurais aimé faire partie des gens prêts à aduler ce long-métrage pour sa prise de risque et sa volonté de proposer une version de la légende arthurienne. Peut-être que davantage de simplicité aurait pu aboutir sur une production plus efficace.
+ : Dev Patel
– : les effets de style narratifs et visuels
LA scène : la dernière
- Note : 2 / 5
La bande-annonce:
Un film qui divise et qui peine à trouver des distributeurs semble-t-il.
J’aimeJ’aime