Death On The Nile

Maintes fois repoussé pour des raisons diverses et variées (Covid et l’affaire Armie Hammer, entre autres), cette nouvelle adaptation du roman d’Agatha Christie a finalement trouvé le chemin de nos salles. Déjà aux commandes de Murder On The Orient Express (2017), Kenneth Branagh reprend le rôle d’Hercule Poirot et nous emmène sur une croisière en Egypte, durant laquelle les célébrations d’un mariage sont entachées par un crime atroce, dont le détective belge tentera de résoudre le mystère.

Death On The Nile se range donc du côté des whodunit, ces œuvres dont le but est de trouver qui est le coupable parmi une liste de suspects. Agatha Christie maitrise ce genre à la perfection et c’est sans doute l’un des seuls éléments que l’on retiendra de ce film. Il faut toutefois modérer cet aspect car si la traque de l’assassin constitue en effet l’une des meilleures parties du long-métrage, elle se révèle bien trop évidente pour les spectateurs les plus affutés, qu’ils connaissent le matériel d’origine ou non. D’autre part, elle intervient beaucoup trop tardivement dans le film, dont la mise en place semble interminable. Il faut en effet attendre plus d’une heure pour que le crime soit enfin commis (!) et que l’enquête puisse débuter.

Avant cela, Branagh tente de faire monter une fausse tension en appuyant sans cesse sur les liens qui unissent les personnages et sur leurs potentiels différends. On sent bien que quelque chose va se passer (et en même temps, on est là pour ça) et l’on sait pertinemment qu’il va falloir faire le tri parmi les indices laissés par tous les protagonistes. Mais une fois le crime perpétré, tout semble limpide et il ne reste finalement que peu de questions sans réponses.

Bien sûr, les éléments cités ci-dessus tirent leur origine du roman de Christie et voulant respecter l’adaptation, Branagh n’avait pas vraiment d’autres choix que de nous proposer cette longue introduction. En revanche, il aurait pu soigner davantage l’esthétique de son film et éviter de tourner la majorité des scènes devant un fond vert, résultant en une image artificielle et parfois franchement immonde. De même, ses choix de casting et sans doute sa direction d’acteurs sont vraiment discutables. A l’exception peut-être d’Emma Mackey, les autres comédiens livrent de bien pauvres prestations (Gal Gadot et Armie Hammer en tête). Difficile d’être investi aux côtés des personnages si ces derniers nous paraissent extrêmement fades.

Adaptation pâlotte, Death On The Nile ne pourra satisfaire que les spectateurs les moins exigeants. Si vous cherchez une bonne adaptation d’un roman d’Agatha Christie, je vous conseille l’excellente mini-série And Then There Were None.

: le côté whodunit

 : l’esthétique

LA scène : la révélation, forcément

  • Note : 1,75 / 5

La bande-annonce:

Un commentaire

  1. C’est pâlot, je suis bien d’accord (je publie un avis très similaire demain), et surtout bien trop lisse pour surprendre. Certes, on sait bien qui a fait le coup (comme dans le précédent train), et ce n’est pas le meurtre bonus qu’on doit sans doute au scénariste Michael Green (le même qui a bossé sur « Jungle Cruise », voilà qui explique sans doute pourquoi cette adaptation de Christie prend l’eau) qui va renverser le cours de la croisière. Détails inutiles, un arrière plan qui sonne faux en permanence, ça ressemble un peu à du whodunit pour les nuls, ou à un clip promo pour découvrir l’Egypte comme dans les livres. Quelques plans sauvent la mise, mais beaucoup coulent à pic au milieu des crocos numériques.

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