Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu

Coiffé de la casquette du sauveur du cinéma français, Guillaume Canet s’est attelé à la lourde tâche de proposer un nouvel épisode des aventures d’Astérix et Obélix. Dotée de l’un des plus gros budgets du cinéma hexagonal de ces dernières années, cette version de 2023 met la pression sur les épaules de son réalisateur. Et quand un cinéaste supplie les spectateurs d’aller voir son nouveau film lors de la promo, cela n’augure rien de bon. Sans surprise, le résultat est plus que décevant.

A l’inverse de ses prédécesseurs, l’Empire du Milieu n’est pas adapté d’un album d’Uderzo et Goscinny, mais est bien une histoire originale, dans laquelle les compères gaulois doivent se rendre en Chine pour aider une princesse à délivrer sa mère emprisonnée à la suite d’un coup d’état.

Et c’est sans doute là où se situe le problème majeur du film : l’intrigue tient en une ligne et n’est pas assez complexe pour maintenir le spectateur en haleine. Les héros ne font que voyager durant la totalité du film, ne restant jamais très longtemps au même endroit, mais juste assez pour faire défiler une pléthore de guests, présents uniquement pour l’effet marketing. On aurait pu penser que cela amène du souffle au récit, mais au contraire, ce dernier est alourdi par des répétitions inutiles et des enjeux narratifs inexistants. Pourquoi ne pas avoir tout simplement construit une histoire en Chine, en faisant intervenir les Gaulois là-bas et en développant ainsi beaucoup mieux les personnages ?

Si le concept d’avoir une telle palette d’acteurs rappelle un peu la version d’Alain Chabat, on constate qu’il est difficile de rivaliser avec un génie de l’écriture. Les dialogues du long-métrage de Canet font pâle figure et manquent clairement de mordant, les quelques moments durant lesquels on sourit étant essentiellement basés sur des aspects connus (les soldats romains, les pirates). Les acteurs n’ont donc pas grand-chose à se mettre sous la dent et cela est dommage quand on voit le potentiel qu’il y avait avec un Vincent Cassel en César ou une Marion Cotillard en Cléopâtre. De manière générale, les comédiens sont loin de marquer les esprits et certains jouent carrément faux. Seul Gilles Lellouche semble avoir compris son rôle et parvient à nous faire oublier Gérard Depardieu le temps d’un instant.

Guillaume Canet ne convainc pas du tout en Astérix, mais il a au moins le mérite de n’avoir pas trop raté sa mise en scène et sa direction artistique. Certes, c’est loin d’être sensationnel, mais on voit qu’il y a eu de la recherche en termes de décor et de costumes. Et il peut remercier Matthieu Chedid qui a composé un joli thème qui reste en tête.

Le cinéma français ne sera donc définitivement pas sauvé avec ce naufrage cinématographique, mais le film permettra sans doute de remplir un peu les salles, ce qui est positif, même si les gens qui verront ce long-métrage risqueront fortement d’avoir le même ressenti que la plupart du public et des critiques.

+ : le thème de Mathieu Chedid

– : le vide scénaristique

LA scène : celle des pirates

  • Note : 1 / 5

La bande-annonce :

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