Darkest Hour

10 mai 1940, le premier ministre britannique Neville Chamberlain démissionne. Il est remplacé par Winston Churchill, 65 ans, dont la mission est colossale : empêcher que l’armée allemande, qui ne cesse de gagner du territoire en Europe, n’envahisse le Royaume-Uni…

Réalisé par Joe Wright (Pride and Prejudice, Atonement), Darkest Hour revient sur les premiers jours de Churchill en tant que premier ministre, un moment charnière dans l’histoire britannique puisque le pays est un des derniers à résister aux troupes d’Hitler. Le film évoque notamment les coulisses de l’évacuation de Dunkerque, l’opération Dynamo, qui était au cœur de l’excellent long-métrage de Christopher Nolan sorti l’été passé. Mais pas de panique, les deux films sont tout à fait complémentaires : beaucoup plus bavard que Dunkirk, Darkest Hour se concentre sur l’envers du décor, sur les décisions prises par les responsables et sur le rôle déterminant que va avoir Churchill pendant ces jours. Si on connaît la ténacité et l’obstination de cet homme, on va aussi entrevoir ses moments de doutes, en particulier lorsqu’il devra convaincre un cabinet réticent que les négociations de paix avec l’Allemagne ne sont pas envisageables.

Figure ultime de la résistance, Churchill fascine également par sa maîtrise du langage et le film met parfaitement en avant ses joutes verbales dont il a le secret. Il faut pour cela souligner l’incroyable performance de Gary Oldman, complètement méconnaissable sous son maquillage, qui est tout simplement impressionnant : la voix, les mimiques, la posture, l’attitude… il ne joue pas Churchill, il est Churchill (l’Oscar a de bonnes chances de lui revenir). Ses partenaires de jeu délivrent aussi de bonnes prestations, surtout Kristin Scott Thomas qui incarne sa femme Clementine.

Concernant les aspects techniques, on reste dans un film assez académique qui propose tout de même une belle photographie dans les tons clairs-obscurs, ainsi que de très jolis cadrages aériens. Mais on est loin de l’inventivité dont avait fait preuve Joe Wright lorsqu’il avait réalisé un plan-séquence de cinq minutes sur l’évacuation de Dunkerque dans Atonement (qu’il faut voir absolument – un de mes films préférés).

Malgré toutes ses qualités, il manque un petit quelque chose à Darkest Hour pour en faire un véritable coup de cœur (pour ma part en tout cas). Difficile de mettre des mots dessus… peut-être est-ce simplement le manque d’un petit grain de folie ou une meilleure gestion de l’émotion (pas toujours amenée de manière subtile).

Quoi qu’il en soit, Darkest Hour reste un très bon film qui raconte une poignée de jours dans la vie d’un homme remarquable joué par un acteur qui l’est tout autant.

 

+ : Gary Oldman

 : très académique

LA scène : la scène finale

  • Note : 4 / 5

 

 

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