De Gaulle

L’appel du 18 juin 1940 fait partie des événements charnières de la Seconde Guerre mondiale. Prononcé sur les ondes de la BBC par le Général Charles de Gaulle, le discours devient rapidement le symbole de la résistance. Le long-métrage de Gabriel Le Bomin revient sur les quelques mois qui ont précédé l’appel et suit de Gaulle dans ses tentatives de maintenir la France en guerre alors que d’autres membres du gouvernement envisagent de signer l’armistice. En parallèle, le film s’intéresse également à la situation que vit Yvonne, la femme de Charles, qui fuit avec ses enfants dans l’espoir de rejoindre son mari. Sur le papier, De Gaulle laissait donc envisager un film historique passionnant qui traite d’un contexte propice à de riches réflexions. Le résultat est pourtant à l’opposé des attentes : pire, le long-métrage est une vraie catastrophe.

C’est difficile d’imaginer qu’on puisse à ce point rater un film qui explore une part si intéressante de l’histoire de France. La liste des défauts ne cesse alors de s’agrandir au fil du visionnage. Il y a tout d’abord le choix de Lambert Wilson pour interpréter le Général. Hors-sujet, surjouant constamment et récitant son texte, l’acteur n’est tout simplement pas crédible et provoque même l’hilarité devant sa pauvre tentative d’incarner l’une des figures majeures de la France. Impossible d’y croire et dès lors, de s’investir pleinement dans ses exploits. Le reste des acteurs ne parvient pas à sauver la mise (mention spéciale à Tim Hudson qui joue un Churchill ridicule) et même Isabelle Carré semble totalement perdue au milieu de sa campagne.

L’aspect visuel n’apporte pas non plus des éléments transcendants. Le travail sur la photographie est particulièrement raté et certaines scènes sont tout simplement mal éclairées. Le réalisateur confère aussi à son film toute une symbolique qui finit par lasser. Entre les plans sur les mains dans les champs de blé, le couple qui court sur la plage, les promenades dans la nature, le jeu sur les miroirs et les reflets… aucune originalité n’est à relever. Même la musique de Romain Trouillet manque d’inventivité et semble nous servir tout le temps les mêmes mesures.

Mais finalement, c’est peut-être dans le traitement du sujet que la déception est la plus grande. Le film aurait mérité d’être plus politique et d’aborder les enjeux de l’armistice de la France avec plus de férocité, en laissant tomber le contexte familial de de Gaulle. Les quelques scènes de débat au sein du gouvernement, ou même les conversations entre le Général et Churchill, démontrent à quel point il y avait matière à faire un film dans la veine de Darkest Hour, avec un scénario en béton et des dialogues plus pointus (et mieux interprétés) que ceux proposés par ce fade De Gaulle.

Ratage complet, De Gaulle avait pourtant les clés pour réussir à évoquer l’un des moments les plus emblématiques de l’histoire de France. On espère que quelqu’un d’autre s’attèlera à la tâche pour nous faire rapidement oublier ce mauvais long-métrage.

 

+ : le sujet historique

 : le reste et Lambert Wilson en tête

LA scène : une des discussions à propos du repli ou non de la France

  • Note : 0,75 / 5

 

La bande-annonce :

 

 

3 commentaires

  1. Visiblement, ce n’est pas la version française des « heures sombres », un film plutôt réussi.
    A vrai dire, on voyait quand même le film de commande pour les commémorations en hommage au grand Charles, à destination pédagogique avant tout.

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